définition du reseaux
Terminologie [modifier]
Le terme d'origine américaine « Internet » a été dérivé du concept d'internetting (en français : « interconnecter des réseaux ») dont la première utilisation documentée remonte à octobre 1972 par Robert E. Kahn[1] au cours de la première ICCC (International Conference on Computer Communications) à Washington.Les origines exactes du terme Internet restent à déterminer. Toutefois, c'est le 1er janvier 1983 que le nom « Internet », déjà en usage pour désigner l'ensemble d'ARPANET et plusieurs réseaux informatiques, est devenu officiel.[réf. nécessaire]
En anglais, on utilise un article défini et une majuscule, ce qui donne the Internet. Cet usage vient du fait que « Internet » est de loin le réseau le plus étendu, le plus grand « internet » du monde, et donc, en tant qu'objet unique, désigné par un nom propre. Un internet (un nom commun avec « i » minuscule) est un terme d'origine anglaise utilisé pour désigner un réseau constitué de l'interconnexion de plusieurs réseaux informatiques au moyen de routeurs.
Une publication au Journal officiel de la République française indique qu'il faut utiliser le mot « internet » comme un nom commun, c'est-à-dire sans majuscule[2]. L'académie française recommande de dire « l'internet »[réf. nécessaire]. Il existe une controverse sur le sujet entre les partisans des expressions « l'Internet », « Internet » et « l'internet »[3].
Historique [modifier]
Article détaillé : Histoire d'Internet.
Les mémos que Licklider du Massachusetts Institute of Technology (MIT) écrivit en juillet 1962 sont les plus anciens textes décrivant les interactions sociales qui seraient possibles avec un réseau d'ordinateurs. Cela devait notamment faciliter les communications entre chercheurs de la Defense Advanced Research Projects Agency (DARPA). En octobre 1962, Licklider fut le premier chef du programme de recherche en informatique de la DARPA. Il persuada ses successeurs Ivan Sutherland, Bob Taylor et le chercheur du MIT Lawrence G. Roberts de l'intérêt des réseaux informatiques.En 1961, Leonard Kleinrock du MIT publia le premier texte théorique sur les télécommunications par paquets et en 1964 il publia le premier livre sur le sujet.
En 1965, Roberts testa avec Thomas Merrill la première connexion informatique à longue distance, entre le Massachusetts et la Californie. Le résultat montra que des ordinateurs pouvaient travailler ensemble à distance, mais que le mode de télécommunication par établissement de circuit du système téléphonique était inadapté. Le concept de communication par paquets de Kleinrock s'imposa.
En 1966, Roberts fut engagé par Taylor à la DARPA pour concevoir l'ARPANET. Il publia les plans en 1967. En présentant ce texte, il découvrit deux autres groupes de chercheurs travaillant indépendamment sur le même sujet : un groupe du National Physical Laboratory (NPL) du Royaume-Uni avec Donald Davies et Roger Scantlebury, et un groupe de la RAND Corporation avec Paul Barran.
Entre 1962 et 1965, le groupe de la RAND avait étudié la transmission par paquets pour l'armée américaine. Le but était de pouvoir maintenir les télécommunications en cas d'attaque (éventuellement nucléaire), ce que permet une transmission par paquets dans un réseau non centralisé. Il s'agissait d'un développement indépendant d'ARPANET : bien que probablement robuste face à une telle attaque, ARPANET n'a pourtant été conçu que pour faciliter les télécommunications entre chercheurs. Le rapport de Paul Baran est resté purement théorique, et est rapidement tombé dans l'oubli. Mais le mythe d'« ARPANET comme dernier rempart à une attaque atomique » trouve là son origine.
Pendant ce temps, au British National Physical Laboratory, l'équipe de Donald Davies avait progressé : NPL Network, le premier réseau maillé fondé sur la transmission de datagrammes (packets) était fonctionnel. Mais l'histoire d'Internet n'a pas été écrite par les Européens : ARPANET sera désormais l'origine officielle d'Internet.
En août 1968, la DARPA accepta de financer le développement du matériel de routage des paquets d'ARPANET. Ce développement fut confié en décembre à un groupe de la firme Bolt, Beranek and Newman (BBN) de Boston. Ce dernier travailla avec Bob Kahn sur l'architecture du réseau. Roberts améliorait les aspects topologiques et économiques du réseau. Kleinrock préparait des systèmes de mesures du réseau.
Le 20 septembre 1969, BBN installa le premier équipement à l'UCLA où travaillait Kleinrock. Le second nœud du réseau fut installé au Stanford Research Institute (SRI) où travaillait Douglas Engelbart sur un projet d'hypertexte. Deux nœuds supplémentaires furent ajoutés avec l'université de Santa Barbara et l'université d'Utah. Fin 1969, ARPANET comptait donc quatre nœuds.
Le Network Working Group (NWG) conduit par Steve Crocker finit le protocole de communication poste-à-poste NCP en décembre 1970. Ce protocole fut adopté entre 1971 et 1972 par les sites branchés à ARPANET. Ceci permit le développement d'applications par les utilisateurs du réseau.
En 1972, Ray Tomlinson mit au point la première application importante : le courrier électronique. En octobre 1972, Kahn organisa la première démonstration à grande échelle d'ARPANET à l'International Computer Communication Conference (ICCC). C'était la première démonstration publique.
Le concept d'Internet est né d'ARPANET. L'idée était de permettre la connexion entre des réseaux divers : ARPANET, des communications avec les satellites, des communications par radio. Cette idée fut introduite par Kahn en 1972 sous le nom de Internetting. Le protocole NCP d'ARPANET ne permettait pas d'adresser des hôtes hors d'ARPANET ni de corriger d'éventuelles erreurs de transmission. Kahn décida donc de développer un nouveau protocole, qui devint finalement TCP/IP.
En parallèle, un projet inspiré par ARPANET était dirigé en France par Louis Pouzin : le projet Cyclades. De nombreuses propriétés de TCP/IP ont ainsi été développées, plus tôt, pour Cyclades. Pouzin et Kahn indiquent que TCP/IP a été inspiré par Cyclades.
En 1973, Kahn demanda à Vint Cerf (parfois appelé le père d'Internet) de travailler avec lui, car Cerf connaissait les détails de mise en œuvre de NCP. Le premier document faisant référence à TCP est écrit en 1973 par Cerf : A Partial Specification of an International Transmission Protocol. La première spécification formelle de TCP date de décembre 1974, c'est le RFC 675.
La version initiale de TCP ne permettait que la communication en établissant un circuit virtuel. Cela fonctionnait bien pour le transfert de fichiers ou le travail à distance, mais n'était pas adapté à des applications comme la téléphonie par Internet. TCP fut donc séparé de IP et UDP proposé pour les transmissions sans établissement d'un circuit.
À la fin des années 1980, la NSF (National Science Foundation) qui dépend de l'administration américaine, met en place cinq centres informatiques surpuissants, auxquels les utilisateurs pouvaient se connecter, quel que soit le lieu où ils se trouvaient aux États-Unis : ARPANET devenait ainsi accessible sur une plus grande échelle. Le système rencontra un franc succès et, après la mise à niveau importante (matériels et lignes) à la fin des années 1980, s'ouvrit au trafic commercial au début des années 1990.
Le début des années 1990 marque, en fait, la naissance d'Internet tel que nous le connaissons aujourd'hui : le web, un ensemble de pages en HTML mélangeant du texte, des liens, des images, adressables via une URL et accessibles via le protocole HTTP. Ces standards, développés au CERN par Tim Berners-Lee et Robert Cailliau devinrent rapidement populaires grâce au développement au NCSA par Marc Andreessen et Éric Bina du premier navigateur multimédia Mosaic.
En janvier 1992, l’Internet Society (ISOC) voit le jour avec pour objectif de promouvoir et de coordonner les développements sur Internet. L’année 1993 voit l’apparition du premier navigateur Web ou butineur (browser), supportant le texte et les images. Cette même année, la National Science Foundation (NSF) mandate une compagnie pour enregistrer les noms de domaine.
Gouvernance [modifier]
Article détaillé : Gouvernance d'Internet.
Selon la définition du groupe de travail sur la gouvernance d'Internet, il faut entendre par « gouvernance de l’Internet » l’élaboration et l’application par les États, le secteur privé et la société civile, dans le cadre de leurs rôles respectifs, de principes, normes, règles, procédures de prise de décisions et programmes communs propres à modeler l’évolution et l’usage de l’Internet.Les registres de métadonnées sont importants dans l'établissement de règles d'accès aux ressources web qui utilisent les Uniform Resource Identifiers (qui peuvent être les URL qui s'affichent sur la barre de navigation de l'ordinateur personnel).
Un certain nombre d'organismes sont chargés de la gestion d'Internet, avec des attributions spécifiques. Ils participent à l'élaboration des standards techniques, l'attribution des noms de domaines, des adresses IP, etc. :
- Internet Corporation for Assigned Names and Numbers (ICANN), sous la tutelle du Département du Commerce des États-Unis ;
- Internet Engineering Task Force (IETF) qui s'occupe des aspects architecturaux et techniques,
- Internet Society (ISOC).
La gestion des ressources numériques essentielles au fonctionnement d'Internet est confiée à l'Internet Assigned Numbers Authority (IANA), celle-ci délègue l'assignation des blocs d'adresses IP et de numéros d'Autonomous System aux registres Internet régionaux.
Au niveau régional (continents) [modifier]
Dans l'Union européenne :Voir Utilisation de l'URI pour l'accès aux ressources informatiques dans l'Union européenne
Statistiques [modifier]
Article détaillé : Internet dans le monde.
Selon Internet World Stats[4], il a été recensé 1,8 milliard d'internautes en décembre 2009.Aspects juridiques [modifier]
Le droit d'Internet regroupe l'ensemble des règles de droit applicables au réseau Internet.Il n'existe pas de droit spécifique à Internet, mais plutôt une application du droit commun au réseau Internet, avec cependant l'apparition d'aménagements de certaines législations nationales afin de prendre en compte ses particularités (ex. en France : la Loi pour la confiance dans l'économie numérique (LCEN) du 21 juin 2004).
Selon Benjamin Bayart, activiste pour la neutralité de réseaux, l'avis du Conseil constitutionnel rendu le 10 juin 2009[note 1] confirme qu'« Internet est essentiel à l’exercice de la liberté d’expression »[5].
L'application du droit sur Internet est rendue difficile pour deux raisons principales :
- le réseau Internet est international, or le droit est généralement national.
- sous le couvert du réseau Internet, il est souvent difficile d'identifier les utilisateurs, et donc les responsables d'infractions.
Technique [modifier]
Internet est constitué de la multitude de réseaux répartis dans le monde entier et interconnectés. Chaque réseau est rattaché à une entité propre (université, fournisseur d'accès à Internet, armée) et est associé à un identifiant unique appelé Autonomous System (AS) utilisé par le protocole de routage BGP. Afin de pouvoir communiquer entre eux, les réseaux s'échangent des données, soit en établissant une liaison directe, soit en se rattachant à un nœud d'échange (point de peering). Ces échanges peuvent se limiter au trafic entre leurs utilisateurs respectifs (on parle alors de peering) ou bien inclure le trafic de tiers (il s'agit alors d'accord de transit). Un opérateur qui fournit un service de transit Internet à d'autres fournisseurs d'accès est appelé carrier. Ces accords d'échange de trafic sont libres, ils ne font pas l'objet d'une régulation par une autorité centrale.Chaque réseau est connecté à un ou plusieurs autres réseaux. Lorsque des données doivent être transmises d'un ordinateur vers un autre appartenant à un AS différent, il faut alors déterminer le chemin à effectuer parmi les réseaux. Les routeurs chargés du trafic entre les AS disposent généralement d'une table de routage complète (Full routing table)[6] de plus de 330 000 routes en 2010[7], et transmettent le trafic à un routeur voisin et plus proche de la destination après consultation de leur table de routage.
Des chercheurs israéliens de l'université Bar-Ilan ont déclaré après avoir analysé les nœuds reliant l'ensemble des sites qu'Internet est un réseau méduse. Ils la définissent comme ayant un cœur dense connectés à une multitude d'autres sites, qui ne sont reliés entre eux que par ce cœur, semblable à un maillage à structure fractale. Cette zone permet à 70 % du réseau de rester connecté sans passer par le cœur. Les chercheurs indiquent donc cette zone comme piste pour désengorger le trafic, en répartissant mieux les sites de cette zone[8].
Connexions grand public [modifier]
Pour accéder à Internet il faut disposer d'un équipement IP ainsi qu'une connexion à un fournisseur d'accès. Pour cela, l'utilisateur emploie les matériels et logiciels suivants :- Un ordinateur personnel ou tout autre équipement terminal d'un réseau :
- Un canal de communication vers le fournisseur d'accès :
- Fibre optique
- Ligne téléphonique fixe : ligne analogique, xDSL
- Ligne téléphonique mobile : 3G+, 3G, Edge, GPRS, GSM (CSD)
- Internet par satellite
- Wi-Fi
- Un système (logiciel/matériel) client pour le protocole réseau utilisé (PPP, PPPoX, Ethernet, ATM, etc.)
- Un fournisseur d'accès à Internet (FAI) (en anglais ISP pour Internet Service Provider)
- Courrier électronique : un client SMTP et POP (ou POP3) ou IMAP (ou IMAP4)
- Transferts de fichiers : un client ou un serveur FTP (File Transfert Protocol)
- World Wide Web : un navigateur Web
- Pair à pair : l'un des nombreux logiciels de P2P en fonction de l'usage (partage de fichiers en pair à pair, Calcul distribué, P2P VoIP, etc.)
Protocoles [modifier]
Internet fonctionne suivant un modèle en couches, similaire au modèle OSI. Les éléments appartenant aux mêmes couches utilisent un protocole de communication pour s'échanger des informations.Un protocole est un ensemble de règles qui définissent un langage afin de faire communiquer plusieurs ordinateurs. Ils sont définis par des normes ouvertes, les RFC.
Chaque protocole a des fonctions propres et, ensemble, ils fournissent un éventail de moyens permettant de répondre à la multiplicité et à la diversité des besoins sur Internet.
Les principaux sont les suivants :
- IP (Internet Protocol) aussi appelé IPv4 : protocole réseau qui définit le mode d'échange élémentaire entre les ordinateurs participants au réseau en leur donnant une adresse unique sur le réseau.
- TCP : responsable de l'établissement de la connexion et du contrôle de la transmission. C'est un protocole de remise fiable. Il s'assure que le destinataire a bien reçu les données, au contraire d'UDP.
- HTTP (HyperText Transfer Protocol) : protocole mis en œuvre pour le chargement des pages web.
- HTTPS : pendant du HTTP pour la navigation en mode sécurisé.
- FTP (File Transfer Protocol) : protocole utilisé pour le transfert de fichiers sur Internet.
- SMTP (Simple Mail Transfer Protocol) : mode d'échange du courrier électronique en envoi.
- POP3 (Post Office Protocol version 3) : mode d'échange du courrier électronique en réception.
- IMAP (Internet Message Access Protocol) : un autre mode d'échange de courrier électronique.
- IRC (Internet Relay Chat) : protocole de discussion instantanée.
- NNTP (Network News Transfer Protocol) : protocole de transfert de message utilisé par les forums de discussion Usenet
- SSL ou TLS : protocoles de transaction sécurisée, utilisés notamment pour le paiement sécurisé.
- UDP : permet de communiquer, de façon non fiable mais légère, par petits datagrammes.
- DNS (Domain Name System) : système de résolution de noms Internet.
- ICMP (Internet Control Message Protocol) : protocole de contrôle du protocole IP.
- TCP : responsable de l'établissement de la connexion et du contrôle de la transmission. C'est un protocole de remise fiable. Il s'assure que le destinataire a bien reçu les données, au contraire d'UDP.
Indépendamment du transfert entre deux points, les routeurs doivent pouvoir s'échanger des informations de routage. Un IGP (Interior Gateway Protocol) et un EGP (Exterior Gateway Protocol) comme BGP (Border Gateway Protocol) satisfont ce besoin.
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