Plongez vous dans les réseaux haut débit
nous avons souhaité préciser la notion de très haut débit, notamment pour le distinguer
du haut débit. Il convient à cet égard de distinguer le débit pic, le débit moyen et le débit garanti, qui peuvent être très différents sur un même réseau. Il convient aussi de rappeler que le débit disponible sur les réseaux filaires est en général supérieur à celui des réseaux hertziens, notamment mobiles.
Sur les réseaux filaires, l’Autorité considère qu’un abonnement est à très haut débit s’il inclut un service
d’accès à l’internet dont le débit pic descendant est supérieur à 50 Mbit/s et dont le débit pic remontant est supérieur à 5 Mbit/s.
Sur les réseaux radio, les technologies à très haut débit (LTE1, WiMAX2), qui prendront la succession des réseaux 3G, délivreront des débits pics, pour la voie descendante, de plusieurs dizaines de Mbit/s voire
supérieurs à 100 Mbit/s selon les canalisations, et visent des débits moyens aux utilisateurs de l’ordre d’une dizaine de Mbit/s, notamment à l’extérieur des bâtiments. Pour la voie montante, les débits pics et les débits moyens seront, comme pour tous les réseaux sans fil, plus faibles. Les débits effectivement disponibles pour les utilisateurs devraient, en comparaison des réseaux filaires, se rapprocher davantage des accès à haut débit fixe que des accès à très haut débit fixe, même si localement des débits importants pourraient être atteints.
- Le déploiement des réseaux, quelques perspectives historiques
La généralisation du très haut débit repose en grande partie sur le déploiement d’un nouveau réseau filaire permettant d’apporter la fibre optique dans les logements. S’agissant d’une nouvelle page à écrire de l’histoire des réseaux, il est instructif de mettre ce déploiement en perspective avec quelques exemples historiques. Ainsi, le présent rapport examine le déploiement du réseau téléphonique commuté, des réseaux câblés et du réseau électrique dans notre pays.
Le réseau téléphonique commuté est un exemple de réseau déployé quasi-exclusivement par l’État, et dont le développement a varié au cours du temps au gré de la volonté des pouvoirs publics, sans lien réel avec la demande des utilisateurs. Ainsi, le réseau téléphonique français, concurrencé à l’origine par le télégraphe, a mis près d’un siècle à se construire, en raison d’une prise de conscience tardive de l’État quant à son caractère stratégique. Il est toutefois aujourd’hui un des réseaux les plus performants en Europe.
Le déploiement du câble en France a connu différents régimes juridiques, qui se sont révélés complexes à mettre en œuvre, et une multiplicité d’acteurs ce qui n’a pas facilité l’essor de la technologie et a conduit à un morcellement des réseaux. Du plan câble où la technologie était érigée en véritable politique publique à la loi de septembre 1986 qui a vu la montée en puissance des communes et des sociétés privées, les acteurs ont été conduits à organiser leurs relations sur une base contractuelle s’éloignant de l’esprit des textes ce qui n’a pas permis au câble de se déployer dans des conditions optimales et homogènes sur l’ensemble du territoire.
Le réseau électrique français s’est déployé en plusieurs phases et a associé différents acteurs. Ce sont d’abord des entreprises privées qui ont commencé à déployer. Les collectivités ont été autorisées à organiser la distribution d’électricité sous forme de concessions, dans les zones moins denses, avec l’appui de l’État. Ces deux catégories d’acteurs ont cohabité jusqu’en 1946, date de la nationalisation. Le réseau s’est développé sur l’ensemble du territoire grâce à l’implication des collectivités et par la création d’un fonds de péréquation pour raccorder les 10 % de la population non encore desservis.
- Les technologies disponibles
Un réseau de communications électroniques s’articule autour de trois niveaux : le transport, au niveau national et international, la collecte, au niveau départemental ou régional, et la desserte, également appelée la boucle locale, qui raccorde les clients.
Le principal enjeu du très haut débit fixe ou mobile est le déploiement de nouveaux réseaux de desserte (ou réseau d’accès). Plusieurs technologies sont potentiellement disponibles :
• des technologies filaires telles que la fibre optique jusqu’à l’abonné (FttH), la fibre optique jusqu’au bâtiment (FttB), déployée notamment par le câblo-opérateur, la montée en débit sur cuivre ;
• des technologies hertziennes terrestres, telles que le WiMAX, le WiFi ou la nouvelle génération de réseaux mobiles, appelée LTE ;
• le satellite, qui a vocation à couvrir les habitations les plus isolées mais qui connaît certaines limitations par rapport aux autres technologies.
Le présent rapport s’attache à décrire autant que possible ces différentes technologies sur le plan technique et économique. Il apparaît que le FttH est la technologie la plus performante en termes de débit, la plus pérenne en raison de son évolutivité. C’est aussi la plus coûteuse à déployer dans les zones les moins denses.
Le réseau de collecte constitue également un maillon essentiel de ce déploiement car, sans réseau de
collecte efficace, le réseau d’accès ne pourra pas offrir des performances optimales. Plusieurs technologies sont également disponibles : le cuivre, le faisceau hertzien et la fibre. Là encore, c’est incontestablement la fibre qui permettra d’obtenir les meilleurs débits, sur les réseaux fixes comme sur les réseaux mobiles.
Plongez vous dans les réseaux haut débit
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